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« Il ne parvient pas à faire le deuil de son fils » « Elle n’a pas encore fait son deuil.. » sont des expressions fréquemment employées. Que peuvent signifier ces expressions dans l’imaginaire des personnes en deuil ?
Nombre d’entre elles, lorsqu’elles sont invitées à leur trouver des synonymes proposent parce qu’en fait elles ont entendu :
« Il ne parvient pas à oublier », « Elle n’a pas encore tourné la page ».
Ainsi « faire son deuil » comme on dit, pourrait être associé à l’idée d’oublier, de tourner la page, de laisser son aimé-e derrière soi, une bonne fois pour toutes.
Comment envisager que la personne en deuil soit d’accord avec cette proposition d’oubli ? Au contraire, elle sait d’emblé qu’elle va devoir, à tout jamais, « faire avec » cette absence. Non pas la nier ou l’oublier, ni même l’accepter, mais l’intégrer à sa vie.
Elle sait, car c’est l’évidence, que les longues années à venir seront consacrées à apprivoiser l’absence, à « faire avec » ce vide-là.
L’expression « Faire le deuil de la personne » est une pierre d’achoppement dans la mesure où « faire le deuil de quelqu’un », pourrait signifier « passer à autre chose », « tourner la page ».
A cause de cette interprétation, des personnes en deuil résistent, font blocage au travail de détachement de crainte, en « faisant ce deuil », d’oublier.
Le deuil à effectuer est celui de la relation, non de la personne. _ Accepter que la relation est physiquement rompue (avoir fait le deuil de cette relation-là) se réalise au bénéfice de l’instauration d’une relation nouvelle avec celui ou celle qui n’est plus et qu’il ne s’agit en aucun cas d’oublier.